La hausse des prix du pétrole redonne des ailes aux avions à hélices.
ATR, le constructeur de ce type d'avion, détenu à parts égales par EADS
et l'italien Finmeccanica, n'en finit pas d'engranger les commandes.
Jeudi 3 mai, il devait livrer son 1 000e appareil. Les
compagnies s'arrachent les ATR 42 et 72, les deux modèles phares du
constructeur installé à Blagnac, dans la banlieue de Toulouse.
Preuve de cet engouement : 2011 a été une année historique pour ATR,
qui a vendu 157 appareils et signé pour 79 avions supplémentaires en
option. Et l'avenir se présente sous les meilleurs auspices, car la
nouvelle version de l'ATR 72, qui a vu le jour en 2011, promet d'être un
nouveau succès avec plus de 200 commandes fermes.
Pourtant, le ciel n'a pas toujours été aussi dégagé pour ATR. L'avionneur a connu des heures noires "de la fin des années 1990 jusqu'en 2005", admet son PDG, Filippo Bagnato. Quand il a pris les commandes de l'entreprise, en 2004, "l'avion à hélices était presque mort", estime-t-il.
C'était au temps où les avions à réaction remportaient tous les marchés. Au plus fort de cette "jetmania",
comme la surnomme M. Bagnato, ATR aurait un moment songé à fermer ses
portes. Cette mode a provoqué une hécatombe parmi la concurrence. Coup
sur coup, Fokker, Saab et Dornier ont baissé le rideau.